L’asthme et la BPCO constituent incontestablement un problème de santé publique majeur aussi bien dans les pays du Maghreb que ceux du moyen orient.

Les données relatives à l’impact épidémiologique et aux difficultés de prise en charge de l’asthme et de la sont recueillies à travers plusieurs études relevées dans la littérature. Il en ressort que pour l’asthme, la prévalence oscille entre 3,8 % et 6 % pour la BPCO, la prévalence se situe entre 4 % et 5,5 % avec comme facteur de risque presque exclusif le tabac, dans ses deux formes : la cigarette et le narguilé.

Si la problématique de l’asthme reste le déni et l’adhésion au traitement celle de la BPCO demeure le retard de diagnostic et la confrontation en pratique quotidienne à des formes sévères.

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  • Conférencier Ali Ben Kheder
  • Pays Tunisie
  • Session Les maladies bronchiques dans les pays émergents
  • Journée Jeudi 12 Octobre
  • Séance Clinique

Selon l’OMS, Les maladies respiratoires chroniques sont de plus en plus préoccupantes et la majorité des décès surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.

  • L’augmentation de la prévalence de maladies respiratoires chroniques en Afrique sub-saharienne est liée à des facteurs importants telle que l’urbanisation galopante de ces Les plus importantes sont l’asthme et la BPCO.
  • Les données épidémiologiques sur ces pathologies en Afrique Subsaharienne sont peu disponibles et les médicaments pour les soigner sont coûteux et insuffisants. La mise en place de plan stratégique de prise en charge de l’asthme et de la BPCO, passant par la prévention avec des interventions pour réduire les facteurs de risques tels que la pollution extérieure et intérieure et le tabagisme, permettrait de réduire le fardeau de ces pathologies chroniques respiratoires. Les efforts entrepris doivent être encouragés et doivent tenir compte de l’environnement socio-culturel et géographique ceci dans le but d’améliorer les stratégies de prise en charge
  1. OMS Surveillance, prévention et contrôle des maladies respira- toires chroniques à l’échelle mondiale : une approche exhaustive. Organisation Mondiale de la Santé,
  2. Alliance mondiale contre les maladies respiratoires : plan d’action 2008-2013.

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  • Conférencier Nafissatou Oumar Touré
  • Pays Sénégal
  • Session Les maladies bronchiques dans les pays émergents
  • Journée Jeudi 12 Octobre
  • Séance Clinique

Le fardeau de la BPCO et de l’asthme varie considérablement entre de nombreuses régions du monde. Dans les pays les plus développés, l’incidence et la prévalence de la BPCO et de l’asthme augmentent continuellement. La projection pour 2020 indique que la BPCO sera la troisième cause de décès dans le monde (à partir du sixième en 1990).

Le tabagisme actif reste le principal facteur de risque, mais d’autres facteurs sont importants dans les pays en développement, tels que les facteurs professionnels, les infections et la pollution intérieure et extérieure. En ce qui concerne le Sud-Est de l’Asie, il existe une pénurie d’études concernant une maladie pulmonaire obstructive, mais la prévalence estimée de la BPCO est de 6 %, avec 19 % des sujets atteints de BPCO grave et près de la moitié des patients ayant une exacerbation au cours des 12 derniers mois. Près de 40 % des patients atteints de BPcO en Asie du Sud-Est ont utilisé du corticostéroïde oral au cours de la dernière année pour gérer les symptômes respiratoires et seulement 20 % utilisent des inhalateurs. En Europe centrale, la majorité des patients atteints de BPCO sont classés comme GOLD D ou GOLD B et 60 % sont des non exacerbateurs et seulement 10 % présentent des exacerbations fréquentes.

En ce qui concerne l’asthme, bien que la prévalence de l’asthme ait doublé ces dernières années en Europe centrale, le taux annuel de mortalité pour 100 000 personnes a diminué de 50 % depuis 1990. En Asie du Sud-Est, la prévalence de l’asthme et de la maladie allergique est faible par rapport aux pays occidentaux, Mais le taux de mortalité a augmenté de 15,6 % depuis 1990, avec une moyenne de 0,7 % par an

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  • Conférencier Florin Mihaltan
  • Pays Roumanie
  • Session Les maladies bronchiques dans les pays émergents
  • Journée Jeudi 12 Octobre
  • Séance Clinique

Au terme de cette présentation, le participant sera en mesure de:

  • Revoir les plus récentes données en ce qui concerne le chevauchement BPCO/Asthme;
  • Discuter des éléments diagnostiques et de l'investigation proposée du chevauchement;
  • Discuter du traitement du chevauchement BPCO/Asthme.

Le chevauchement BPCO/Asthme est la cause d'une importante confusion dans le domaine des maladies respiratoires. Les données récentes ainsi que les guides de pratique qui concernent le diagnostic de cette condition clinique ainsi que l'investigation nécessaire pour identifier les éléments du chevauchement seront revus. Nous tenterons de dégager un consensus sur la définition du chevauchement BPCO/Asthme, sa prise en charge et son traitement.

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  • Conférencier François Maltais
  • Pays Canada
  • Session BPCO / MPOC
  • Journée Jeudi 12 Octobre
  • Séance Clinique

Au terme de cette présentation, le participant sera en mesure de:

  • Comprendre l’importance des groupes de phénotypes en MPOC et au-delà du phénotype;
  • Définir cliniquement les phénotypes en MPOC; 
  • Mettre en place une stratégie personnalisée de traitement et le traitement éventuel de plusieurs phénotypes coexistants. 

Le phénotypage est une étape intermédiaire nécessaire de l’approche classique «one size [FEV1] fits all» au devenir de la thérapie personnalisée de la MPOC. Le phénotype peut être parfait comme la déficience en A1AT avec la mesure de biomarqueurs (A1AT plasmatique) et la nécessité d’un traitement spécifique. Le plus souvent chez un patient donné il y aura présence de «traits de phénotype» ce qui a des implications diagnostiques et thérapeutiques. Il y a nécessité d’incorporer en pratique un nombre de marqueurs cliniques, radiologiques, fonctionnels et biologiques qui permettront de mieux personnaliser la thérapie. Chez un patient donné, nous nous devons de ne pas exclure la recherche et le traitement éventuel de plusieurs phénotypes coexistants.

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  • Conférencier Jean Bourbeau
  • Pays Canada
  • Session BPCO / MPOC
  • Journée Jeudi 12 Octobre
  • Séance Clinique

Le Global Initiative for Asthma (GINA) définit l’asthme comme « … une maladie hétérogène habituellement caractérisée par une inflammation chronique des voies aériennes… » 1. Cette hétérogénéité  a été mise en évidence par les recherches des dernières décades, démontrant que l’asthme n’est pas une maladie unique mais un ensemble de conditions qui se présentent selon divers phénotypes ou endotypes. Le terme « phénotype » représente un groupe de caractéristiques observables chez un individu ou dans une popu- lation donnée, résultant de l’interaction entre leur génotype et l’environnement. En parle cependant d’« endotypes » lorsqu’on se réfère aux mécanismes possibles ou démontrés de ces maladies 2. Jusqu’à récemment, les recommandations des guides thérapeutiques sur traitement de l’asthme ne tenaient pas compte des différents types d’asthme, sauf pour leur degré de sévérité. ceci commence cependant à changer et une meilleure individualisation du trai- tement permettra non seulement de favoriser la compréhension des mécanismes impliqués, mais également de mieux cibler les traitements, particulièrement pour l’asthme sévère, selon le concept de la médecine dite « de précision ».

Dans le passé, l’asthme a souvent été catégorisé de façon dichoto- mique en asthme allergique ou non allergique, également nommés asthme « extrinsèque » ou « intrinsèque ». certaines analyses « en grappe » (unbiased cluster analysis) ont plus récemment suggéré  l’existence  de  groupes  d’asthmatiques présentant des caractéristiques communes. De nombreuses catégories d’asthme sont maintenant définies selon leur phénotype clinique (ex : fréquents exacerbateurs) ou physiologique (ex : asthme avec composante d’obstruction fixe), selon les facteurs déclenchants responsables (ex : asthme professionnel) ou selon le type d’inflam- mation bronchique présente (ex : asthme éosinophilique) 3. Enfin, on peut également distinguer l’asthme selon les co-morbidités associées (ex : avec rhinite/rhinosinusite chronique, obésité, BPcO, etc.) 4. Plus récemment, les analyses en  grappe ont été étendues au transcriptome, l’ensemble des ARn messagers présents dans une cellule ou un groupe de cellules 5. ce type d’analyse pourra éventuellement aider à identifier diverses cibles thérapeutiques.

La nécessité de mieux « phénotyper » l’asthme a été démontrée par les études sur le mépolizumab, un anti-interleukine 5, qui ne semblait pas offrir d’effet bénéfique significatif dans une population d’asthme non-phénotypés, alors qu’il peut réduire de les exacerbations des asthmes sévères de type éosinophilique 6. Il s’en est suivi une recherche encore intense sur les biomarqueurs afin de mieux caractériser les mécanismes pathophysiologiques sous-jacents et aider à prédire la réponse aux médicaments pour l’asthme. À cet effet, des taux de périostine élevés ont été suggérés comme marqueur de réponse aux anti-interleukine-13 tels le lebrikizumab, quoiqu’il semble aussi prédire la réponse à l’omalizumab, un anti-IgE. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour trouver de nouveaux marqueurs et les rendre plus performants. Dans le futur, il est probable que non pas un seul mais plutôt un ensemble de biomarqueurs pourra mieux préciser l’approche thérapeutique à suivre avec un patient donné. D’ici là, il sera utile, particulièrement pour l’asthme sévère, de bien caractériser l’asthme avec les outils disponibles 7.

Finalement, de nombreuses nouvelles molécules potentiellement utiles dans   le traitement de l’asthme sont en expérimentation, la plupart ciblant un mécanisme distinct de la cascade inflammatoire 8. Un des défis de la médecine moderne sera de déterminer quels patients pourront bénéficier le plus des traitements « ciblés ». D’ici là, les mesures telles l’éducation du patient, le contrôle environnemental, et les mesures favorisant l’adhésion au traitement et une prise efficace des inhalateurs en plus de l’utilisation appropriée d’un plan d’action en cas d’exacerbation de l’asthme restent essentiels pour la majorité des personnes  asthmatiques.

Références

  1. global Initiative for Asthma 2017 ginasthma.org
  2. Wenzel Severe asthma: from characteristics to phenotypes to endotypes. clin Exp Allergy 2012;42:650-8.
  3. Wenzel Asthma: defining of the persistent adult phenotypes.Lancet 2006; 368:804–813.
  4. Boulet Influence of comorbid conditions on asthma. Eur Respir 2009;33:897-906.
  5. Kuo et A Transcriptome-driven Analysis of Epithelial Brushings and Bronchial Biopsies to Define Asthma Phenotypes in U-BIOPRED. AJRccM 2017;195:443-455.
  6. nair P, Pizzichini MM, Kjarsgaard M, et Mepolizumab forbpre- dnisone-dependent asthma with sputum eosinophilia. n Engl J Med. 2009;360:985-993.
  7. Boulet LP, chanez clinically relevant outcome measures for new therapies of asthma using pharmaceutical and biologic agents. curr Opin Allergy clin Immunol. 2015;15:213-9.
  8. Fajt ML, Wenzel Development of new Therapies for Severe Asthma. Allergy Asthma Immunol Res 2017;9:3-14.

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  • Conférencier Louis-Philippe Boulet
  • Pays Canada
  • Session Asthme
  • Journée Vendredi 13 Octobre
  • Séance Clinique

Cette présentation sera consacrée aux points suivants :

  1. Qu’est-ce que la médecin personnalisée dans l’asthme ?
  2. Quels sont les aspects actuels de la médecine personnalisée dans l’asthme ?
  3. De quoi a-t-on besoin pour faire de la médecine personnalisée dans l’asthme ?
  4. Quelles sont les perspectives pour médecine personnalisée dans l’asthme au niveau mondial ?

Tout le génie de la pratique médicale réside dans le fait de donner le bon traitement au bon moment pour chaque patient, mais il existe actuellement des limitations inhérentes à notre mauvaise compréhension des processus pathologiques qui rend difficile la pratique de la médecine personnalisée. Dans une maladie telle que l’asthme, considérée comme une pathologie inflammatoire, notre principe de base a été d’utiliser un traitement anti-inflammatoire tel que les corticoïdes et un traitement bronchodilatateur tel que les béta-agonistes pour traiter tous les patients asthmatiques. Seule la sévérité de l’asthme dictait les doses à utiliser voire l’adjonction d’autres agents médicamenteux. Mais cette approche ne prenait pas en compte ni variabilité de la réponse aux corticoïdes au sein d’une population d’asthmatiques ni le type d’inflammation en cause. Avec la reconnaissance du fait que l’asthme sévère soit un asthme qui réponde mal aux traitements anti-asthmatiques usuels, des efforts ont été faits pour définir des sous-catégories d’asthme en terme de paramètres cliniques, physiologiques ou d’inflammation à éosinophiles. Des approches non biaisées par grappes ont permis de décrire plusieurs phénotypes parmi lesquels celui d’asthme sévère à éosinophiles, désormais bien établi depuis l’avènement des traitements anti-IL5 pour ce phénotype. De même, un autre phénotype, celui de l’asthme sévère allergique, peut être traité par un anticorps anti-IgE.

La description non biaisée de tous les phénotypes ou endotypes (c’est-à-dire des phénotypes basés sur des voies de signalisation mécanistiques) basée sur l’expression des protéines ou des gènes constituera très certainement la prochaine étape. une telle approche amènera à la découverte de traitements spécifiques pour tel phénotype particulier (endotype). Elle permettra également   la découverte de biomarqueurs qui pourront être utilisés pour identifier un phénotype particulier ou les patients susceptibles de bien répondre à des thérapies ciblées spécifiques.

Est-ce que le monde entier bénéficiera de la médecine personnalisée dans l’asthme ?

certainement. Tandis qu’actuellement les traitements les plus simples de l’asthme restent difficiles à obtenir dans les pays les plus pauvres, la perspective de pouvoir traiter le bon patient avec le bon médicament devrait constituer un bonus bienvenu. Ainsi, il est important de noter que jusqu’à la moitié des patients asthmatiques ne semblent tirer aucun bénéfice de leurs corticoïdes inhalés, par exemple, et qu’il serait donc très utile de pouvoir disposer d’une approche personnalisée pour déterminer les non répondeurs à ces corticoïdes inhalés, de manière à leur proposer des alternatives thérapeutiques. Le problème actuel est qu’il n’existe pas d’autres traitements disponibles pour les asthmatiques non répondeurs. Le point important est que cette approche définissant des endotypes variés dans l’asthme aboutisse au fait d’administrer le bon trai- tement au bon patient et permette la découverte de nouvelles molécules. Le facteur coût de ces nouvelles molecules bioologiques reste un facteur important à discuter.

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  • Conférencier K. Fan Chung
  • Pays Londres
  • Session Asthme
  • Journée Vendredi 13 Octobre
  • Séance Clinique
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