Introduction L’histoire naturelle de BPCO est émaillée d’épisodes dits exacerbations- consistant en une aggravation des symptômes. Elles sont un facteur majeur déterminant le pronostic ainsi que la détérioration fonctionnelle de BPCO dans 25 % des cas.
La définition des exacerbations de BPCO est simplifiée c’est une aggravation de symptômes de telle sorte qu’elle nécessite un traitement de plus. L’évidence démontre que plus de la moitié des patients BPCO ne reportent pas les exacerbations ce qui représente une problématique majeure.
Évaluation du risque d’exacerbation La meilleure prédiction des exacerbations fréquentes (2 exacerbations et plus par an) reste pour le moment, la survenue d’exacerbations dans l’année précédente.
L’hospitalisation pour exacerbations reflète un mauvais pronostic et augmente le risque de décès. Les exacerbations sont classifiées en légères, modérées et sévères. Le phénotype de l’exacebateur fréquent est stable dans le temps et existe à travers tous les types de sévérité de l’obstruction.
Place des exacerbations dans l’évaluation du malade BPCO Alors que la valeur du VEMS et la sévérité de l’obstruction bronchique ne font plus partie des critères guidant le traitement ; mais seulement le diagnostic, le nombre d’exacerbations par an demeure une dimension ajoutée aux symptômes pour guider le traitement selon la mise au point dans GOLD 2017. L’analyse post-hoc de deux études cliniques de BPcO suggère que l’éosinophilie périphérique peut servir de bio marqueur du risque d’exacerbations et pourrait ainsi prédire l’effet de stéroïdes inhalés sur la prévention des exacerbations. Des études prospectives restent nécessaires sur ce point.
Place des exacerbations dans le traitement de la BPCO Le but du traitement BPCO vise une diminution des exacerbations à part l’amélioration de la qualité de vie, l’amélioration des symptômes et du pronostic. Le traitement des exacerbations mêmes vise à minimiser l’impact négatif de l’exacerbation sur la maladie ainsi que la survenue d’autres épisodes. L’exacerbation peut être préci pitée par plusieurs facteurs ; le plus fréquent étant les infections respiratoires. Les bronchodilatateurs de durée courte d’action (beta agonistes et anticholinergiques) sont la première ligne de traitement des exacerbations. La maintenance doit être suivie par les LABA et LAMA initiés juste avant la sortie d’hôpital. Les stéroïdes systémiques améliorent la fonction pulmonaire, l’oxygénation, et diminuent la durée d’hospitalisation ; idem pour les l’usage des antibiotiques. La VnI serait à utiliser en premier comme mode ventilatoire pour l’insuffisance respiratoire aiguë. Il est important de différencier une exacerbation des possibles aggravations des morbidités très fréquentes dans la BPcO.
Pronostic La durée d’une exacerbation nécessitant un traitement est de 7-10 jours en moyenne. Dans 20 % des cas, il y a persistance de symptômes et une nécessité de traitement 8 semaines plus tard. Le pronostic après une hospitalisation pour exacerbation de BPcO est mauvais et la mortalité à 5 ans est de 50 %. Les facteurs de risque de mauvais pronostic après exacerbations sont : l’âge, l’IMc bas, les co-morbidités, la sévérité de l’exacerbation, l’oxygénothérapie à la sortie.
Les exacerbations reliées à la MPOc sont la première cause d’hos- pitalisation évitable au canada. L’auto gestion des exacerbations avec un Plan d’Action écrit et avec le soutien d’un gestionnaire de cas diminue les hospitalisations.
Notre objectif est d’évaluer si l’utilisation d’un système téléphonique interactif (télé-système) augmente l’adhérence au Plan d’Action lors des exacerbations reliées à la MPOC.
Quarante patients de la clinique MPOc à l’Institut Thoracique de Montréal ont participé dans l’étude. Durant l’année l’étude, les patients recevaient des appels automatisés réguliers et pouvaient contacter le télé-système au besoin. Lors d’une exa- cerbation, le télé-système envoyait des alarmes aux professionnels de santé pour assurer un suivi optimale. Des données détaillées relatives aux actions des patients durant des exacerbations ont été capturées à chaque mois pendant un an. Trente trois patients ont complété l’étude. Les patients on eu une moyenne de 2,5 ± 1,8 exacerbations par année. Pour 52 % de ces épisodes, les patients ont pris leur médicament du Plan d’Action dans un délai de ≤ 3 jours du début de l’exacerbation. Le délai pour la prise de médicament était de < 1 jour pour le bronchodilatateur de secours, de 2 jours pour l’antibiotique et de 2,5 jours pour la prednisone. Les patients ont contacté leur gestionnaire de cas dans un délai de ≤ 3 jours du début de l’exacerbation durant 38 % des épisodes.
Globalement, les taux d’adhérence au Plan d’Action écrit étaient de 72 %. À la fin de l’intervention, les patients ont augmenté leur auto-efficacité pour gérer des exacerbations. nous avons également observé une diminution des hospitalisations reliées à la MPOc. Dans cette étude, les patients ont démontré une adhérence au Plan d’Action accrue par rapport à ce qui a été publié dans la littérature.
Les bénéfices de cette intervention incluent une augmentation de l’auto-efficacité et une diminution des hospitalisations reliées aux exacerbations de la MPOC.